Trésors cachés et mystères de la Cheire de Côme

L’éruption du puy de Côme intervenue, il y a environ 15 000 ans, a produit la cheire de Côme, l’une des plus importantes coulées de lave de la Chaîne des Puys. Appelées Cheire en Auvergne, les coulées de lave constituent une autre forme de paysage volcanique qui mérite d'être connue. La cheire de Côme révèle les effets de toute la puissance d'un volcan jadis en activité.

Trésors cachés et mystères de la Cheire de Côme

Caractéristiques

La cheire s’étend sur 18 kms avec une largeur pouvant atteindre 2,5 kms et 130 ms d’épaisseur par endroit.
Cette coulée de laves scoriacées (qui contient des fragments de magma appelés scories) se caractérise par une surface rugueuse et infertile. Au moment de l'éruption, La lave riche en silice et visqueuse s'est rapidement solidifiée.
Au cours de ce phénomène, la couche superficielle de la lave s’est fragmentée à cause des remontées de gaz à la surface de la coulée expliquant que la cheire soit composée d’amas rocheux, aujourd’hui recouverts d’arbres.

La cheire de Côme s’est répandue jusqu’à Pontgibaud et la vallée de la Sioule, rivière dont elle a modifié le cours et provoqué le détournement.

Saviez-vous que ?

Jusqu’au XXème La cheire de Côme fournissait de la glace aux hopitaux !

Phénomène étrange

En été, un étrange phénomène se produit dans la cheire de Côme :
les chaleurs estivales génèrent des courants d’air qui traversent les galeries sous la roche, l’humidité de l’air se congèle au fond des cavités et forme des « trous à glaceOuvre un lien externe dans une nouvelle fenêtre ».
Jusqu’au début du XXe siècle, ces trous étaient exploités pendant tout l’été par les habitants de Pontgibaud.

Ces glacières naturelles permettaient de fournir les hôpitaux de Clermont-Ferrand en glace et aussi de conserver le fromage « bleu » de Pontgibaud.
A cette époque, ce moyen était très efficace car la fabrication de la glace n’était pas encore connue.

Traces de paturage

La cheire autrefois pelée, avait une vocation agricole : les bergers prenaient possession des lieux pour faire pâturer leurs animaux.
Ils s’abritaient pour la nuit dans des roulottes, restant ainsi à proximité de leur troupeau. Chaque jour, l’emplacement du parc changeait afin que les déjections ovines fertilisent la totalité de la parcelle occupée.
Pour délimiter leurs parcelles, les bergers utilisaient les blocs de lave qu’ils trouvaient en abondance sur place pour ériger des murets.

Faune et Flore

La cheire se caractérise par un sol humide qui offre une vaste et belle hêtraie. Essence dominante dans la Chaîne des Puys, son bois clair est utilisé pour fabriquer des meubles, jouets ou ustensiles. Autrefois, employé par les sabotiers, son fruit, la faîne, peut être consommé en bouillie ou à la poêle.
La cheire de Côme compte plusieurs espèces floristiques protégées et inscrites sur la liste rouge régionale: parmi elles, le Camérisier des Alpes, le pédicule feuillé ou encore le lis martagon. Beaucoup de ces espèces sont rares, endémiques et protégées : leur cueillette est interdite dans l’ensemble de la Chaîne des Puys.
Les hêtraies abritent notamment le pic noir, oiseau une espèce protégée par l'Etat français. Cet oiseau grimpeur insectivore niche dans de vastes trous creusés dans les arbres, A l’aide de son bec, il débusque les insectes.
Patience et de discrétion pour pouvoir l’apercevoir !
La cheire est également un lieu privilégié pour les sangliers ; les nombreuses bauges qui la parsèment sont autant d'indices de leur présence.

Drôle de pierre

Une curiosité locale intrigue les touristes qui parcourent les lieux, il s’agit d’une pierre plate située au détour d’un chemin. Également appelée « pierre signée », elle est gravée d'inscriptions énigmatiques non encore élucidées à ce jour.
Non loin de là, se dressent des vestiges dits "le camp des Chazaloux". Sans doute un ancien village, son occupation est situé dans une échelle de temps qui pourrait s'étaler de la fin du moyen-âge jusqu'à une période post révolutionnaire, sans pouvoir préciser pour autant la durée de cette occupation. Sa désertion laisse la porte ouverte à toute sorte de fantasme : guerre de cent ans, peste noire…
Autrefois, les paysans étaient extrêmement mobiles. Il n'était pas rare qu'ils décident de quitter leur villages pour le reconstruire ailleurs pour des raisons qui nous sembleraient anodines.
Ces vestiges, même s'ils ne recèlent pas d'histoires romanesques, témoignent néanmoins de la symbiose qui pouvait exister entre l'humain et le milieu minéral qu'il a su exploiter.

Histoire d'eau

Une aire de protection d’un captage en eau occupe également les lieux. Il s’agit d’un dispositif de prélèvement qui sert à collecter l’eau potable.
Les eaux de pluies traversent les sols perméables de la cheire et sont stockées dans une nappe phréatique (réservoir d’eau en profondeur).
Naturellement filtrée par les roches volcaniques au cours de son parcours jusqu’à cette nappe, l’eau est ainsi utilisée par l’homme pour la consommation ou ses vertus thermales.

Randonnée dans la Cheire de Côme

Pour s'imprégner de l'ambiance si particulière de la Cheire de Côme, rien de mieux que d'emprunter chemin de petite randonnée qui la sillonne ou le GR qui la traverse.
Attention, il est risqué de s'éloigner de ces sentiers balisés car la topologie si particulière des lieux est propice aux égarements.
Plusieurs parcours de bon niveau sont proposés, des cartes sont disponibles à l'Office de Tourisme des Combrailles.Ouvre un lien externe dans une nouvelle fenêtre

Direction générale de l'Aménagement et du Territoire

Article mis à jour le 27 janvier 2021